accès à l'eau au Sénégal
Cette année 2023 a été le théâtre du projet CONCERTO 3 pour trois établissements niçois : le collège Raoul Dufy, le collège Roland Garros et le lycée les Palmiers. Ce nouveau projet visait à sensibiliser les jeunes de Nice à un enjeu majeur et grandissant de notre territoire : la préservation de la ressource en eau.
Chaque établissement s’est penché sur une thématique différente :
Pollution des eaux marines et préservation de la biodiversité,
Risques naturels : sécheresses et inondations,
Accès à l’eau et assainissement,
L’objectif était de leur faire comprendre à travers différentes activités que l’eau est un bien commun et de les impliquer dans cette démarche pour induire une réflexion sur la responsabilité individuelle dans la préservation et le partage de la ressource en eau ainsi que sur la préservation de la vie aquatique.
En parallèle, des actions sur cette même thématique ont été initié au Sénégal par la réfection d’un puits et la mise en place de kits de filtration dans certains établissements casamançais.
Ainsi, les élèves sénégalais et français ont pu échanger sur les différences d’accès l’eau dans leur pays respectif.
En France, dans un premier temps, nous avons abordé les différents thèmes avec des jeux pédagogiques.
Les élèves du lycée Les Palmiers se sont mis dans le peau de maires de différentes villes à travers le monde pour le jeu “Habiter la terre en 2030”. Ils ont découvert les différentes facettes de la ville durable et ont réfléchit aux politiques publiques pour mettre en place un développement respectueux de l’environnement et des populations.
Les éco-délégués du collège Raoul Dufy ont joué au “Gare à l’eau!”. Inspiré du Loup Garou , ce jeu de rôle a permis vise à mettre en évidence les inégalités d’accès à l’eau et à l’assainissement ainsi que les vulnérabilités qui y sont associées.
Au collège Roland Garros, les éco-délégués ont joué au jeu pédagogique “Ma bouteille d’eau est vide”. Ils ont ainsi pris conscience des inégalités d’accès à l’eau potable et de sa consommation à l’échelle internationale, très inégalitaire !
Chaque établissement a ensuite reçu des professionnels spécialisés dans le secteur de l’eau. Leur présence a permis aux jeunes de discuter avec des personnes qui côtoient tous les jours les conséquences des actions de l’Homme dans le réchauffement climatique et d’avoir des réponses concrètes à leurs questions sur le sujet. Ce fut aussi une belle occasion de découvrir de nouvelles professions !
Les éco délégués du collège Raoul Dufy ont accueilli des salariés de la Régie Eau d’Azur qui ont expliqué la gestion du réseau d’eau potable sur la métropole niçoise, les conséquences du dérèglement climatique sur le réseau hydrographique (tempête Alex et manque d’eau), pour finir avec les gestes à adopter pour une consommation plus responsable.
Les collégiens de Roland Garros ont rencontré un docteur en hydrogéologie et ont discuté des techniques pour rechercher l’eau et initier le forage d’un puits, ainsi que de ces expériences de forage dans les pays en voie de développement notamment.
Grâce au soutien du Fond Jacques Martel, une vingtaine d’éco-délégués du collège Raoul Dufy se sont rendus à l’Arboretum de Roure afin d’approfondir la thématique des risques naturels liés à l’eau. Ils ont pu constater les dégâts des dernières pluies et l’importance du couvert végétal pour lutter contre l’érosion des sols.
Les élèves ont passé leur journée en pleine nature, se sont impliqués dans un atelier plantation de feuillus pour leur conservation patrimoniale. Les jeunes ont été sensibiliser à la rareté de la ressource en eau lors de leur visite du site.
Au Sénégal, seulement 40% des écoles environ ont accès à l’eau potable.
L’école Djibélor est un établissement qui accueille 1 700 élèves de niveau maternelle et primaire. Les enfants en bas âge représentent une des populations les plus fragiles et sensibles aux maladies liées à l’eau, mais boivent directement l’eau du robinet qui est pourtant impropre à la consommation.
L’installation de filtres à eau permet aux enfants mais aussi au personnel de boire en toute sécurité l’eau de l’école et cela très simplement. Les kits ORISA, fournis par Fonte de Vivo, sont très faciles à installer et purifient l’eau grâce à un série de filtres. Ainsi, l’acquisition de ces deux kits permet à l’école de Djibélor de prévenir des maladies transmises par l’eau pour l’ensemble des personnes présentes dans l’établissement.
Le CEM Kénia est un collège d’enseignement moyen qui se trouve au sud du Sénégal dans la ville de Ziguinchor en Casamance. Cet établissement accueille environ 3 000 élèves pour la plupart des collégiens mais aussi des lycéens et possède seulement trois robinets pour fournir en eau tous ces élèves mais aussi le personnel. De plus les arrivées d’eau possèdent un débit très faible, quasi inexistant à partir de midi ainsi qu’un puits qui n’était plus en état de fonctionnement (la pompe manuelle était hors d’usage en raison d’un niveau d’eau trop bas).
CONCERTO 3 a permis de mener plusieurs actions afin de fournir un meilleur accès à l’eau au CEM :
- Curage du puits déjà présent afin d’augmenter la profondeur et toucher la nappe.
- Mise en place d’un forage électrique pour pomper l’eau et achat d’une cuve de 1000L pour faire office de château d’eau et réguler le débit de sortie.
- Les travaux suivants ont permis de faciliter l’accès à l’eau des élèves pendant la période la plus chaude de l’année avant l’hivernage, c’est à dire mai et juin.
A l’occasion de la Journée Mondiale de l’eau le 22 mars, trois échanges par visioconférences ont été organisés entre les élèves des deux pays pour fédérer et communiquer sur les actions menées lors du projet. L’interculturalité était à l’honneur, les élèves ont parlé des actions qu’ils ont mené pour l’environnement, de la vie à l’école et de la place de l’accès à l’eau dans la vie quotidienne ainsi que les défis à venir à Nice et Ziguinchor, entre sécheresse et inondations.
Les jeunes sénégalais ont évoqué leur club EVF (Education à la Vie Familiale) et de leur mission de sensibiliser leurs camarades sur la protection de la nature, les grossesses précoces, les mariages forcés.
Leurs correspondants français ont partagé les activités de l’année sur leur thématique de l’eau.
En tout cas, chacun était ravi de s’investir dans cet échange pour partager avec des jeunes ayant un autre regard sur le monde.